Chroniques Sunlight EP

La Scène Bourguignonne | La Magic Box | Benzine Mag

Mona Kazu - Sunlight ep cover

08/2011 - La Scène Bourguignonne

Véritable invitation pour un univers intimiste entièrement recouvert d'une nature feutrée aux couleurs froides, l'EP de Mona Kazu est une indéniable ouverture d'esprit, nous transmutant dans un corps où toutes les émotions ressortent pour former au dessus de notre tête, là où pourrait se placer l'Esprit Saint, une bulle antipodique apte à faire recracher toute forme de non-questionnement de sa propre personne. Auras délivrées par un rock alternatif aux reliures batcave, la musique de ce trio pourrait nous faire penser à tellement de choses que les retranscrire en deviendrait un sujet personnel. Parfois l'ensemble pourrait prendre un tournant malsain, nous mettant mal à l'aise, le tout-harmonique formant un contact avec quelque chose d'inédit, nous rapprochant inconsciemment vers quelque chose d'inconnu, voir de radicalement inédit, en somme totalement transportant.

Certains penseront inévitablement à l'horrifique Akira Yamaoka dans cette similitude à évoluer dans une création troublante faite d'interrogations. Car c'est par le bois d'un piano aux sonorités inquiétantes, d'une guitare à la distorsion grasse, d'une batterie timorée et maligne qu'une brise souffle sur un monde encore basique et trop propre. Sans oublier des arrangements donnant de la reverb, voir encore plus des crépitements, et une bipolarité retranscrite nous faisant retourner sur une partie plus douce, plus planante. Comme si l'ont passait d'une montagne blanche aux sombres crevasses des gorges de l’Utah. D'autres, via la délicieuse voix de Priscille et les riffs rock à la limite d'un rock/grunge Lo-Fi apparenteront l'ensemble à un lointain cousin de Shannon Wright ou autre chaleureuse PJ Harvey contrastant avec une gémellité patibulaire digne d'une Lussi (My Pollux)

C'est donc via cette décharge d'émotions que Mona Kazu nous procrée un premier EP extrêmement intéressant, et je le répète, transportant. Bien sûr, et comme souvent, il faut accrocher avec un style assez hors du commun et désireux de temps d'adaptation, mais tout le monde peux y trouver son bonheur tant les sons peuvent varier, les styles s'entrelaçer. Original et décalé, ce monde proche de la nature ne peut laisser indifférent les plus sensibles d'entre nous.

09/2011 - La Magic Box
10/2011 - Benzine Mag

MonaKazu, c'est la rencontre de deux personnalités contraires : d'un côté, Priscille, chanteuse ancienne membre de Blumen, groupe Emo rock indé dépressif (dixit la bio). De l'autre, Franck, multi-instrumentiste de son état, moitié du duo bruitiste Baka ! (deux albums chez We Are Unique records). La mélodie et l'expérimentation, le mainstream et l'underground, la fée musicale et le trublion. Dans les trois cas, le second apportant du piment à un premier qui serait sans doute un peu gentil sans cela. Le meilleur exemple de cette association parfois contre-nature demeure Sunlight, une mélodie à la Tori Amos jouée sur un vieux piano droit flottant et tourmentée par une guitare sourde ; un morceau à l'ambiance de sous-bois et de marécage derrière la joliesse des harmonies. Dans I'm not that one, on est carrément dans une atmosphère de chateau hanté. On peut par exemple regretter un chant un peu trop maniériste, un peu trop "heavenly voice" ; sur l'efficace et plus classiquement rock The faked song(guitares nerveuses, farfisa hypnotique), cela passe. C'est moins vrai sur Assassinée qui renvoie au un peu daté Collection d'Arnell Andrea. L'association n'a pas encore donné son maximum mais cet EP est déjà un bon début.